Speech Eurocommissaris Špidla bij de opening van het Europese jaar van de strijd tegen armoede en sociale uitsluiting (fr)

Met dank overgenomen van Europese Commissie (EC) i, gepubliceerd op donderdag 21 januari 2010.

Membre de la Commission européenne chargé de l’Emploi, des Affaires sociales et de l’Egalité des chances

Les événements-phare de l'année européenne 2010

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Lancement de l'année européenne de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale

Madrid, 21 janvier 2010

Messieurs les Présidents, [MM. BARROSO et ZAPATERO]

Monsieur le Ministre, [M. GARCIA-HERRERA]

Mesdames et Messieurs,

C'est avec une émotion toute particulière que j'interviens aujourd'hui devant vous, en tant que Commissaire à l'emploi, aux affaires sociales et à l'égalité des chances, dans le cadre de l'ouverture de l'Année européenne contre la pauvreté et l'exclusion sociale.

En effet, c’est bien au début de mon mandat, dans l'Agenda social 2005-2010, que la Commission a proposé que 2010 soit le moment d'un grand débat public sur la pauvreté et l'exclusion sociale en Europe. Et aussi le moment d’un engagement renouvelé de l’Union européenne, afin que ces fléaux puissent être combattus plus efficacement.

Je sais que pour beaucoup d'entre vous, la mobilisation a commencé il y a de longs mois. Je pense à toutes celles et tous ceux qui, dans les administrations publiques, au sein des organisations non gouvernementales, chez les partenaires sociaux, ont soutenu la proposition de la Commission.

Je sais aussi que les attentes à l'égard de cette Année européenne sont considérables. Depuis 2000, les progrès réalisés par l'Union européenne, aujourd'hui à 27 Etats membres, sont notables:

L'action des Etats membres est sous-tendue depuis dix ans par un objectif commun: garantir à tous l'accès aux droits, aux ressources et aux services qui sont nécessaires pour participer pleinement à la vie économique et sociale;

grâce à la Stratégie européenne pour la protection sociale et l'inclusion sociale, l'ensemble des Etats membres ont mis en place des plans d'action stratégiques;

l'apprentissage mutuel entre les pays et les différents types d'acteurs est devenue une réalité vivante, grâce à l'élaboration d'indicateurs communs, ainsi que de nombreux actions et projets.

Néanmoins, la pauvreté et l'exclusion sociale restent une des dures réalités de nos sociétés. Avec la crise actuelle, elles affectent la vie quotidienne d'un nombre croissant d'Européens.

C'est pourquoi, en prenant la parole devant vous, je voudrais réaffirmer l'esprit de solidarité et de responsabilité qui nous anime.

Pendant cette année européenne 2010, nous voulons :

  • rappeler le droit fondamental des personnes en situation de pauvreté ou d'exclusion à vivre dans la dignité et à prendre une part active dans la société;
  • appeler tous les acteurs publics et privés à s'engager.

La responsabilité des pouvoirs publics, à travers les systèmes de protection sociale et l'ensemble des politiques publiques, est fondamentale. Mais nous savons aussi que c'est le fonctionnement même de nos économies et de nos sociétés qui laisse certains de nos concitoyens sur le bord de la route. Nous ne parviendrons donc à réduire durablement la pauvreté et l'exclusion qu’à la condition de faire des changements structurels qui devront toucher autant les organisations que les comportements individuels.

  • nous voulons aussi défendre une société plus solidaire.

La justice sociale est une préoccupation fondamentale des Européens. Il faut les convaincre que la réduction de la pauvreté et de l'exclusion est possible. Il n'y a pas de fatalité! La promesse d'une vie meilleure pour chacun, à commencer par les plus vulnérables, doit être au cœur du projet politique européen.

Combattre la pauvreté, ce n'est pas seulement une question de générosité, ce n'est pas seulement un enjeu éthique, mais c'est aussi l'intérêt de nos sociétés. Pour inventer l'avenir, nous avons besoin de favoriser l'innovation, le dynamisme et la prise de risque. Il sera plus facile pour chacun de s'inscrire dans cette perspective s'il sait, qu'en cas de difficulté, il ne sera pas abandonné et qu'un accident de la vie ne l'exclura pas durablement de la société.

  • enfin, nous voulons renouveler l'engagement politique de l'Union européenne et de ses Etats membres à agir de façon décisive contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale de tous.

C'est pourquoi nous voulons dire cette année: « halte à la pauvreté!».

Mesdames et Messieurs,

Parfois, certains considèrent qu'une Année européenne ne s'organise qu'au niveau européen, à Bruxelles. Ce n'est pas la conception que la Commission défend.

Le succès de l'année européenne 2010 se mesurera, entre autres, à notre capacité à la rendre visible partout en Europe. Il faut qu'au quotidien, les Européens entendent parler de 2010 comme de l'année de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale.

Dès lors, notre capacité à faire exister l'Année européenne dans les espaces publics et les médias est essentielle. Nous le ferons grâce à votre mobilisation, grâce aux outils de communication que nous avons élaborés, grâce aux centaines de projets qui ont d'ores et déjà été mis en place, ainsi que grâce à des partenariats stratégiques et solides, y compris entre des acteurs qui n'ont pas l'habitude de travailler ensemble.

L'Année européenne 2010 doit être l'occasion d'un dialogue entre les décideurs politiques, les acteurs économiques, le monde de la culture et les médias. Je souhaite qu'à cette occasion, les ministères, les collectivités locales, et les ONG travaillent ensemble. Je sais que vous avez commencé à le faire et je vous en félicite.

L'Année européenne ne sera pas non plus la seule contribution directe de l'Union européenne à la lutte contre la pauvreté et l'exclusion en 2010. En effet, au moins 10 millions de personnes en situation d'exclusion bénéficient chaque année du soutien du Fonds social européen. Le Plan d'aide alimentaire aux personnes les plus démunies dispose cette année d'un budget de 500 millions d'euros, et permettra d'aider au moins 13 millions de personnes.

Mesdames et Messieurs,

De nombreux événements auront lieu cette année, certains organisés par les pays participants, d'autres par la Commission. Laissez-moi en rappeler brièvement les principaux jalons.

Au niveau européen, nous aurons en mai 2010 la première "Semaine européenne contre la pauvreté et l'exclusion", avec des activités de sensibilisation destinées à mobiliser les télévisions et radios européennes autour de la problématique de la pauvreté.

La seconde "Semaine européenne contre la pauvreté et l'exclusion" aura lieu en octobre, autour de la Table ronde sur la pauvreté et de la journée internationale contre la misère, avec des activités centrées sur les financements communautaires et leurs liens avec la formation et l'art.

Enfin, l'Année sera clôturée par une conférence, à Bruxelles le 17 décembre, et la présentation d'une déclaration politique soutenue par les chefs d'Etats et de gouvernements.

Je ne vais pas parcourir la longue liste d’outils dont nous disposons pour communiquer autour de l'Année européenne. Vous trouverez plus de détails à ce sujet sur le site Internet consacré à l'année, que j'ai le plaisir de lancer officiellement aujourd'hui en vingt-trois langues.

Permettez-moi de vous donner encore quelques éléments d’information:

Nous avons la chance de pouvoir nous appuyer dans la supervision et l'exécution des activités de l'Année européenne sur un comité consultatif composé de représentants des pays participants.

La Commission a mis en place un groupe de parties prenantes qui regroupe 80 participants parmi les ONG, les partenaires sociaux, les fondations, les organisations internationales, les autorités locales et régionales ou encore les groupes de réflexion.

La Commission est aussi heureuse de pouvoir compter sur le soutien du réseau de journalistes nationaux et européens spécialisés dans les questions sociales.

J'ai confiance que, grâce à votre engagement, grâce à la créativité de nos nombreux partenaires, nous trouverons les moyens de mobiliser et de convaincre.

Il nous faut nourrir l'espoir et délivrer un message de solidarité à celles et ceux qui sont dans la difficulté;

Il faut combattre activement les stéréotypes qui sont à l'origine des discriminations;

Il faut donner la parole aux personnes en situation de pauvreté et les écouter attentivement.

Car les intéressés ne sauraient être simplement l'objet de nos politiques. Ils doivent être les acteurs de leur autonomie économique et sociale.

Cette Année européenne a aussi vocation à promouvoir les solidarités de proximité, parce que tout ne dépend pas des prestations sociales, ni des professionnels. Rien ne remplace l'entraide, la bienveillance, la compréhension, la générosité. N’opposons pas les solidarités publiques et les solidarités privées, car elles sont complémentaires. C'est notamment la condition pour que les situations de pauvreté ne s'accompagnent pas d'exclusion.

Je voudrais ici rendre hommage à tous les anonymes qui, quotidiennement, dans le cadre de leurs fonctions professionnelles, ou d'une activité bénévole, apportent leur contribution aux plus démunis.

Je voudrais rappeler à tous que le premier stéréotype qui aggrave la pauvreté est peut-être celui qui consiste à se représenter les pauvres comme un groupe isolé du reste de la société.

Si nous parvenons à progresser dans la remise en cause de certains préjugés, si nous parvenons à renforcer les solidarités, alors notre œuvre sera utile. N'ayons pas peur d'être créatifs et d'innover. Osons bousculer les idées reçues, osons nous remettre en cause et travailler avec des partenaires inhabituels.

Notre souhait, c'est qu'à l'issue de cette Année européenne, l'Union européenne et les différents pays participants réitèrent leur détermination à œuvrer efficacement contre la pauvreté et l'exclusion.

Je sais que la présidence belge a déjà commencé à travailler en ce sens, et je peux vous assurer que la Commission européenne soutiendra une déclaration finale qui doit être ambitieuse. L'objectif de la poursuite de la réduction de la pauvreté en Europe devra clairement y figurer. De nombreuses politiques européennes devront être associées à ce but parmi lesquelles la formation, la politique régionale, les nouvelles technologies...

Mesdames et Messieurs,

Je souhaite que cette année 2010 permette de parler avec franchise au cœur et à la raison des Européens. Je souhaite qu'à son issue, chacun des acteurs soit renforcé dans ses responsabilités.

La pauvreté et l'exclusion sont des réalités, mais il est possible d'inventer une Europe meilleure pour tous.

Je vous laisse à présent découvrir une vidéo, qui illustre bien le fait que, lorsqu'on est en situation de pauvreté, on passe souvent ses journées, mais aussi ses nuits, à "compter".

La voici.