Blog: Aider les pays les plus vulnérables : un défi crucial pour le climat.

Met dank overgenomen van P. (Pierre) Moscovici i, gepubliceerd op maandag 12 oktober 2015.

La transition vers des économies respectueuses du climat est à la fois un immense défi mondial et une occasion unique de relancer la croissance. Afin de parvenir à une conclusion réussie à Paris, les pays les plus pauvres et les plus vulnérables ont besoin de savoir qu’ils recevront le soutien continu de leurs partenaires mondiaux. Tribune commune avec les Commissaires Miguel Arias Cañete et Neven Mimica.

Aider les pays les plus vulnérables : un défi crucial pour le climat.

Par Pierre Moscovici, Commissaire européen aux Affaires économiques et financières, à la Fiscalité et à l’Union douanière, Miguel Arias Cañete, Commissaire européen à l’action pour le climat et à l’énergie, et Neven Mimica, Commissaire européen à la coopération internationale et au développement.

La Conférence de Copenhague de 2009 sur le climat n’a pas été à la hauteur des attentes, sur de nombreux fronts. Mais elle a permis aux économies développées de prendre un engagement important : fournir 100 milliards de dollars d’ici 2020 pour aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique, et à s’adapter aux conséquences de ce dernier.

Vendredi, en marge des réunions annuelles du FMI à Lima, les ministres des Finances ont fait le bilan des progrès accomplis vers cet objectif. Il s’agit d’une étape essentielle sur la route de la 21e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21/ CMP 11), qui s’ouvre à Paris le 30 novembre prochain, sous présidence de la France.

La transition vers des économies respectueuses du climat est à la fois un immense défi mondial et une occasion unique de relancer la croissance.

La transition vers des économies respectueuses du climat est à la fois un immense défi mondial et une occasion unique de relancer la croissance. Afin de parvenir à une conclusion réussie à Paris, les pays les plus pauvres et les plus vulnérables ont besoin de savoir qu’ils recevront le soutien continu de leurs partenaires mondiaux.

L’Union européenne et ses Etats membres sont le plus grand pourvoyeur mondial en matière de financement climatique international, avec 9,5 milliards d’euros octroyés en 2013. Le budget de l’UE va plus que doubler les subventions pour l’action climatique dans les pays en développement d’ici 2020, à 2 milliards d’euros par an. La Banque européenne d’investissement fournissant elle aussi 2 milliards d’euros par an.

Depuis cet été, de nouvelles promesses de financements pour le climat ont été faites en Europe.

Depuis cet été, de nouvelles promesses de financements pour le climat ont été faites en Europe. Le Royaume-Uni fournira 5,8 milliards de livres-sterling entre 2016 et 2021; la France augmentera son financement climatique annuel à 5 milliards d’euros d’ici 2020; l’Allemagne va doubler son financement climatique - sur la base du niveau de 2014 - à 4 milliards d’euros de subventions et à 3 milliards d’euros de prêts par an d’ici 2020.

Ce financement fait déjà la différence sur le terrain. Un programme financé par l’UE contribue à intégrer le changement climatique dans les politiques de développement en Amérique latine. Dans les petits États insulaires en développement et dans les pays africains les plus pauvres, l’UE participe à réduire les risques de catastrophes naturelles liées au climat, comme les cyclones, les inondations et les sécheresses. Et 350 millions d’euros du budget de l’UE soutiendront aussi des actions d’adaptation au changement climatique dans les pays vulnérables, par le biais de l’Alliance mondiale contre le changement climatique.

Le monde ne peut pas lutter efficacement contre le changement climatique sans l’engagement des grandes économies émergentes.

Les pays de l’Union européenne ont aussi contribué pour près de la moitié des engagements actuels (4,7 milliards de dollars) au Fonds vert pour le climat (GCF). Nous constatons également qu’un nombre sans cesse croissant de pays émergents contribuent au GCF. C’est une très bonne nouvelle, car les changements dans l’économie mondiale au cours des deux dernières décennies rendent de plus en plus floue la distinction entre pays développés et pays en développement. Le monde ne peut pas lutter efficacement contre le changement climatique sans l’engagement des grandes économies émergentes. Voilà pourquoi nous nous félicitons de l’engagement récent de la Chine à hauteur de 3 milliards de dollars pour aider les pays en développement face au changement climatique.

Pourtant, le financement public seul ne suffira pas à relever le défi des 100 milliards de dollars. Les investissements privés ont aussi un rôle essentiel à jouer. Dans certains cas, seule une petite somme de fonds publics est nécessaire pour entraîner l’investissement privé, comme c’est le cas pour les investissements en matière d’efficacité énergétique et dans les énergies renouvelables.

Notre objectif est d’utiliser autant que possible cet effet de levier, en combinant les subventions du budget de l’UE avec des prêts et des capitaux propres de sources publiques et privées.

Grâce à l’effet de levier créé par les facilités d’investissement régionales de l’UE, un investissement initial d’un milliard d’euros en subventions a entraîné depuis 2007 plus de 25 milliards d’euros d’investissement privé dans les pays en développement. Notre objectif est d’utiliser autant que possible cet effet de levier, en combinant les subventions du budget de l’UE avec des prêts et des capitaux propres de sources publiques et privées.

Tous les pays, quel que soit leur niveau de revenu, ont un rôle à jouer dans cet effort mondial. Tous les pays doivent intégrer les objectifs climatiques dans leurs politiques nationales, et améliorer les conditions pour favoriser l’investissement privé dans une croissance économique faible en carbone - notamment via l’élimination progressive des subventions accordées aux combustibles fossiles. Pour réaliser ce changement de grande ampleur, nous avons besoin de chiffrer concrètement le coût du carbone. La volonté de la Chine de lancer son propre système national d’échange de quotas d’émissions de CO2 à partir de 2017 montre à quel point de telles incitations pour des investissements faibles en carbone peuvent être créées.

Et nous savons d’expérience que cela fonctionne. Qui plus est, depuis 1990, les émissions de CO2 de l’UE ont chuté de 19%, alors que notre PIB a augmenté de 45%, ce qui prouve que protection du climat et croissance économique peuvent aller de pair.

Il relève du bon sens économique pour tous les pays d’investir à la fois dans la limitation au changement climatique et dans l’adaptation à ce changement.

Il relève du bon sens économique pour tous les pays d’investir à la fois dans la limitation au changement climatique et dans l’adaptation à ce changement. Nous profiterons tous des avantages qui y seront liés : de meilleures conditions de vie, des économies plus fortes et un monde plus sûr et plus durable.

Pour atteindre cet objectif, nous avons besoin d’un accord solide à Paris, qui envoie un signal fort à même d’encourager l’investissement dans des infrastructures et dans des technologies à faibles émissions de CO2 et résilientes au changement climatique. Cela nécessite aussi de s’assurer que l’effort d’investissement soit équitablement partagé, reflétant ainsi les réalités économiques et géopolitiques d’un monde qui change.

Paris est un rendez-vous crucial que le monde ne peut pas se permettre de manquer.

La Commission européenne mettra tout en œuvre pour faire de cet accord une réalité. Pour le bien de tous, nous appelons l’ensemble de nos partenaires à en faire de même. Paris est un rendez-vous crucial que le monde ne peut pas se permettre de manquer.